Japon
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Beppu
別府市

Retour à Kyushu

Entre terre et mer

Après notre parenthèse dans le Kansai, nous nous attaquons à la partie est de Kyushu. Premier arrêt : Beppu et ses grands enfers colorés.

Ici nous resterons 4 jours, le temps de profiter de la vaste cité balnéaire. Le soleil et la chaleur des sources volcaniques se mêlent au vent et à l’odeur de sel de la côte. Une transition agréable après le brouhaha d’Osaka.

 

Retour en enfer

Après notre arrivée au ryokan, nous nous dirigeons vers les premiers enfers. A la différence d’Unzen, les enfers forment de véritables bassins aux couleurs laiteuses, sanguines et bleues piscine. Tous ne se situent pas à proximité et pour les voir sur une même journée, il faut être prêt à marcher !

 

Nous débutons par le domaine de l’Umi Jigoku, logé dans les hauteurs de Beppu. Nous naviguons dans un jardin aux accents tropicaux, entre serres, palmiers…

 

et… cerisiers en fleur ! Un spectacle inattendu où des pétales rosées se perdent dans la fumée des enfers.

Nous apercevons bientôt l’Umi Jigoku, un bassin bleu atol entouré de fumerolles.

 

S’ensuit ensuite le Bozu Jigoku, où l’activité géothermique crée de grosses bulles rondes à la surface de ses bassins. Elles ressembleraient à des crânes rasés de bonzes. Ressemblance ou pas, ça bouillonne ferme là-dessous !

 

Nous enchaînons les enfers, aux bassins blancs, rouges sang et turquoises. Les couleurs dépendraient des sols par lequels s’échappent les éléments volcaniques. Un paysage de rêve bien que le terme d’enfer ne soit pas à prendre à la légère : en effet, l’eau dépasse allègrement les 100°C.

 

Beppu Park

Alors que nous cherchions où pique-niquer, nous nous sommes retrouvés au Beppu Park. Malgré sa bambouseraie et son lit de fleurs multicolores, ce parc ne fait pas partie du lot d’attractions promues par la ville. Nous parcourons le parc, entourés des familles venues profiter du soleil et du hanami.

 

Arrivés au coin de pique-nique, les fleurs de cerisiers s’envolent, virevoltent et retombent doucement, emportées par la brise. Les enfants essaient de recueillir les pétales dans leur chapeau, crient “Yuki !”. Une neige rosée d’avril nous entoure.

 

Autour de Beppu

Nous nous aventurons une journée dans la périphérie de Beppu, entre mer et montagne. En longeant le bord de mer jusqu’au mont Takasaki, nous pouvons remonter à travers la ville sur un circuit balisé et gravir le mont Tsurumi.

 

Jamais très loin, les singes

Nous nous arrêtons au pied du mont Takasaki. Au Japon, les singes pullulent mais se font tout de même discrets. Certains endroits permettent pourtant de les approcher en totale liberté, dont le parc aux singes du mont Takasaki.

 

Il y a plus de 50 ans, les singes de la région ont été attirés sur cette montagne afin de préserver les plantations de leurs chapardages. Depuis, les singes sont toujours libres, nourris, blanchis et avec vue sur la mer !

 

Vers le mont Tsurumi

A peine repartis, l’épreuve commence. Bien que située au bord de la mer, Beppu est une ville à flanc de montagne, c’est donc tout naturellement que les routes s’élèvent… à nous en faire prendre la tête, ou plutôt notre route, car le chemin balisé aura laissé place à Google Maps.

A mesure que nous grimpons, les maisons laissent place à quelques rizières. La nature se fait de plus en plus présente et notre route de moins en moins claire. Nous dérivons d’abord dans les ruelles, puis dans les bois, avant de retrouver le chemin balisé.

 

Ainsi nous aurons mis cinq heures à arriver proches du sommet, traversant des natures différentes à chaque plage d’altitude. L’air se rafraîchit, il ne faut pas traîner.

 

Nous ne sommes pas à la station la plus élevée, mais il est déjà tard et le vent nous glace. C’est donc au drone que reviendra l’honneur d’avoir une vue aérienne de la ville au couchant. Et entre les montagnes, au loin, de la mer.

 

Ryokan brocante

En bon ryokan de cité onsen, notre hôtel comprend des bains communs où les hôtes peuvent se baigner à des horaires étendus. Notre repaire de bain de minuit !

Le soir, l’ambiance est particulière dans ce ryokan où l’on a l’impression de déambuler dans un marché aux puces traditionnel, entre les kimonos de mariée, chats porte-bonheur, poupées, statuettes, vieux meubles sculptés et autres objets de-ci de-là.

 

Le bon casse-dalle

Pour barouder sur la longueur, il faut bien dormir et bien manger. Première condition respectée, avec des futons bien fermes sur de respectables tatamis.

Deuxième condition toute aussi respectée, avec la trouvaille de deux restaurants bien planqués de sushis et d’udons.

 

La taille et la fraîcheur des netas de sushi, la tendresse et la puissance en goût du boeuf… De beaux souvenirs pour nos estomacs !