Japon
07
Osaka
大阪市

Kira kira

La ville qui vit la nuit

Osaka, c’est un peu le ventre cool du Japon. Proche de Kyoto, beaucoup s’y arrêtent le temps d’une nuit pour arpenter le Dotonburi sous les néons et célèbres mascottes de la cuisine de rue du Kansai.

 

Car à Kyoto et au Japon en général, tout ferme tôt. Très tôt. Le soleil se levant à 5h du matin, les repères horaires français n’ont pas lieu d’être et le soir, une bonne partie des restaurants ferment à… 21h. La pendule s’inverse dans le centre d’Osaka.

 

L’activité commence en fin de journée, et la soirée dure toute la nuit. Parfait pour vadrouiller de jour et déambuler le soir, sans contrainte aucune.

 

Dotonburi et Shinsekai

Dans ces allées bondées dès la fin d’après-midi, les restaurants ont tous un stand to-go donnant sur l’allée. Tout ce qui se mange peut être trouvé frit en brochette ou mélangé en pâte. Rapidement, le jeu sera à celui ou celle qui testera le plus de street food fumante aux odeurs excitantes.

 

En premier lieu, les takoyakis ou pieuvre grillée en beignet. Puis les okonomiyaki, une sorte de pizzas japonaises déclinées à l’envie (littéralement “tout ce que vous voulez” et “grillé”).

 

S’ajoutent les kushikatsus, repoussant les limites de la friture : poulet, boeuf, konjac, mais aussi asperge, champignon, tofu ou encore oeuf de caille et poisson au fromage. Oui, ici, tout est possible en panure.

 

Vous pensiez être repu ? Avancez quelques mètres et vous tomberez sur une nouvelle mascotte mécanique prête à vous soumettre au défi. Nous réussissons de peu à renoncer aux sashimis de fugu, le fameux poisson globe venimeux, au crabe et au boeuf wagyu. Nous aurons bien d’autres occasions en un mois et demi de voyage !

 

Pour survivre à ces attaques répétées de glucides, il y a toujours les salles d’arcade où brûler quelques calories… Attendez, les prix à gagner sont encore et toujours de la malbouffe ! Pour alléger la note, il est toujours possible de continuer la tournée dans le quartier populaire de Shinsekai. On y servirait des rations de sumo. Goût non contractuel.

 

Book And Bed

Nous avions déjà testé le concept du capsule hotel. Le concept est simple : il ne s’agit pas d’un logement individuel mais d’un compartiment fermé dans un dortoir. A différencier des dortoirs d’auberges de jeunesse puisqu’au Japon, ils ont à l’origine été pensés pour les salary men ayant manqué le dernier train.

 

Aujourd’hui, les capsule hotels ciblent aussi les touristes et Japonais en quête d’expériences. Leurs architectures sont designs et inventives. L’année dernière, Le 9-Hour arborait une atmosphère de navette spatiale. Cette année, nous avons réitéré au Book And Bed où nous avions un compartiment double.

 

Ici, les capsules entourent un espace de lecture coupé de l’extérieur. A volonté, des magazines et livres lifestyle et des séries de mangas populaires. A l’envie, le café bar du Book And Bed sert des boissons et desserts noirs.

 

Les employés, au style très black, prennent du temps pour papoter avec les guests. Ils réserveront d’ailleurs une activité peu commune pour nous ! On se sent bien au Book And Bed.

 

Oosumo

Chaque année, les projecteurs sont virés vers Osaka à l’occasion d’un tournoi national d’Oosumo (appellation du sumo au Japon). Lors de notre premier voyage, nous avions adoré l’édition de Tokyo et nous ne voulions surtout pas rater celle d’Osaka ! Les places s’arrachant quelques minutes après leur mise en vente, il vaut mieux s’y prendre tôt pour ne pas y laisser un loyer.

 

Le tournoi court sur une journée entière. Avant 15h, ce sont les catégories amateurs qui combattent. Quasiment vide en matinée, le stade est à son comble à l’arrivée des catégories professionnelles, rémunérées par l’association nationale japonaise du sumo. Les sponsors ne s’y trompent pas.

 

On reconnaît certains lutteurs, à commencer par le mongole Hakuho, actuel Yokozuna (le sâcre ultime d’un lutteur, titre gardé à vie) et les lutteurs occidentaux qui ne passent pas inaperçus (un Géorgien, un Bulgare, et un Brésilien).

Plus qu’un sport, le sumo prend ses racines dans une coutume religieuse vieille de 1500 ans. Aujourd’hui encore, les lutteurs lancent du sel sur la surface de combat pour la purifier.

 

Les combats passent et ne se ressemblent pas. Le public crie le nom des lutteurs, aux physiques et styles différents. On s’amuse à parier sur le vainqueur, à analyser la prise décisive. Certains combats durent quelques secondes quand d’autres s’étendent sur plusieurs minutes. Sans connaître grand chose à ce sport, on se prend facilement au jeu.

 

Le tournoi terminé, la bière Kirin et le poulet frit nous auront ouvert l’appétit. Revenus sur la gare de Namba, nous dégustons le meilleur butaman (ou pain de viande) du Japon dans le magasin historique d’Horai 551. Le pain est frais du matin, un peu de moutarde et on est bon. Le top japonais n’aura pas menti !

 

Umeda Sky Building

Deux tours jumelles, et un observatoire à l’allure futuriste pour les relier. C’est dans ce cadre que l’Umeda Sky Building nous emporte dans les hauteurs d’Osaka. Ce soir-là depuis la promenade étoilée, la ville scintille à perte de vue.

 

On ne se doute pas qu’à seulement quelques rues, les clubs d’hôtesses emportent à leur façon les salary men, les cadres japonais. Notre dernier logement se situe non loin de là. Le retour à pied se fait entouré d’hommes en noir postés aux portes de lieux chics, où parfois des femmes vêtues de somptueux kimonos et robes de soirée saluent des convives sur le départ. Des voitures de luxe roulent des mécaniques jusque tard dans la nuit.

 

Un château et des fluffy pancakes

Comment quitter Osaka sans faire un détour par son majestueux château ?

 

Construit au du XVIème siècle, le château est entouré d’un parc où fleurissent de nombreux cerisiers, mettant en valeur la couleur blanche de ses murs. Les remparts et les douves sont d’origine.

 

Dans le parc, un autre lieu attire notre attention. Internet nous a vendu le café Gram, où sont servis trois fois par jour une fournée de fluffy pancakes. La photo laisse entrevoir une pile de pancakes aussi épais qu’aériens.

 

Nous nous postons pour ne pas rater la dernière fournée de la journée. Il y a une heure d’attente, Nathalie se tient prête. Elle ne sera pas déçue ! Un vrai plaisir pour les papilles et pour les yeux. La pile de pancakes ondule doucement au premier mouvement. Oui, Nathalie aime jouer avec sa nourriture.